Urgence – Pêche au chalut

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La pêche au chalut

La pêche hauturière est une technique de pêche destructrice des fonds marins, c’est le bulldozer des mers. Les méthodes de pêche sont variées et certaines détruisent les fonds marins telles que la drague ou le filet de fond qui raclent l’habitat des poissons. Une nouvelle technique a été inventée par une flottille hollandaise : le filet électrique… l’Homme n’a désormais plus de limites.

Ces techniques de pêche doivent être interdites. Il est difficile de se rendre compte, depuis la surface, de l’état de destruction des fonds marins. Ce type de pêche réduit à néant les espérances de renouvellement des “stocks” de poissons, la capacité de la flore marine à capter la pollution et à oxygéner la mer, et le maintien d’un pH stable. Le rôle des océans est de capter 1/3 des émissions de CO2 dans l’air. En 250 ans, l’acidification des océans aura augmenté de 30% (pH de 8,25 à 8,16), un rythme 100 fois plus rapide que ce qu’il se fait naturellement.

LES OBJECTIFS PRINCIPAUX DE RESTRICTION

  • Interdire la pêche hauturière destructrice des fonds marins.
  • Interdire toutes les pêches en zones internationales, ces eaux doivent être des sanctuaires marins.

LES OBJECTIFS PRINCIPAUX DE DÉVELOPPEMENT

  • Autoriser uniquement les pêches de type : CASIER, à la LIGNE DE TRAÎNE / à la CANNE, à la SENNE, ou en FERME D’ÉLEVAGE BIOLOGIQUE.
  • Définir des quotas de poissons 50% inférieurs à l’équilibre de l’espèce pêchée
  • Définir un nombre restreint de bateaux de pêche autorisés, avec des autorisations données par tirage au sort seulement aux navires les mieux notés sur le respect de l’environnement.
  • Développer les fermes d’élevage biologiques et écoresponsables en pisciculture.

LE CONSTAT

Les chaluts en eau profonde

La pêche hauturière est la méthode de pêche la plus destructrice sur Terre. Imaginez que cette technique détruit, à la manière d’un bulldozer, des millions d’années de constructions d’habitats marins. Une faune qui était exceptionnelle, des coraux incroyables, des espèces de poissons et de mammifères qui vivaient en paix. A la manière des forêts tropicales indonésiennes, le monde sous-marin se fait raser à jamais. Il existe plusieurs techniques inacceptables pour le consommateur de poissons :
  • La drague, raclant le fond marin comme le godet d’une pelleteuse
  • Le filet en eau profonde, qui pêche tout ce qui se trouve au sol
  • Le filet électrique hollandais, qui est la technique qui semble en vogue
  • L’explosif ou la pêche au cyanure dans certains pays…
  • Le DCP qui est un dispositif de concentration de poissons, non sélectif, environ 50% de la prise de thons par la pêche hauturière, est réalisé grâce à cette technique (voir liens Greenpeace plus bas)

Les traditions font aussi partie du déclin de certaines espèces

Certaines traditions participent aussi au massacre fait par les humains : Aux Iles Féroé, le « grind » est une tradition où des centaines de cétacés (dauphins) sont massacrés chaque été sur une plage. Le Japon qui, sous le couvert d’études scientifiques, massacre des baleines dans l’océan Austral (Antarctique). Au moins 300 baleines sont tuées chaque année pour finir en conserves. Ce braconnage va à l’encontre d’un moratoire international signé par le Japon.

QUELQUES VIDÉOS POUR ILLUSTRER

La destruction des fonds marins par les chaluts :

Certains chaluts de haute mer sont responsables de la destruction de l’habitat marin et du déclin des espèces sous-marines. En eaux profondes, les poissons ont un développement lent; certaines espèces vivent jusqu’à 140 ans et elles atteignent une maturité sexuelle à 30 ans. Un chalut-usine peut récolter en 20 minutes, 60 tonnes de poissons. Vidéo issue de l’AFP :

Vidéo des conséquences d'une pêche non responsable (Vidéo à lire sur YouTube) :

Les techniques de pêche des chaluts :

Chaque jour, 3900 chaluts français raclent les fonds marins. Au moins 25% des poissons sont rejetés à la mer car ils ne correspondent pas à l’espèce recherchée ou ils ne font pas une taille adulte. Ils sont alors rejetés à la mer, blessés ou morts. Les techniques des chaluts sont peu sélectives (taille et espèce), voici un exemple avec une drague :

Vidéo de la technique de pêche à la drague :

Le rapport de Greenpeace “Immersion” :

 

Ce dossier d’investigation met en lumière les dérives d’un système de la pêche industrielle qui est non durable. Des millions de subventions sont donnés chaque années aux armateurs, notamment par l’exonération de taxes sur le carburant, afin de continuer la destruction des fonds marins. Plus les poissons deviennent rares, plus les techniques deviennent destructrices. Le groupe des Mousquetaires (Intermarché) est le principal responsable de la destruction des océans.

Les pêcheurs traditionnels réalisant une pêche durable et respectueuses sont impuissants face à cette industrie.

LE RAPPORT IMMERSION

Lobbies malveillants de l’industrie de la pêche et Union Européenne :

 

L’Union Européenne est sous influence, et ne travaille pas dans l’intérêt durable de sa population et plus généralement de cette planète. Cette affirmation n’est pas isolée à la pêche mais aussi à tous les secteurs industriels, comme la chimie et les pesticides.

Vidéo : INTOX, Enquête sur les lobbies de la pêche industrielle

LES SOLUTIONS

La pêche hauturière

 

Dite aussi pêche au large, ce sont des bateaux faisant en général de 30 à 50 mètres et partant plusieurs jours en mer dans les eaux internationales. Cette pêche, loin de toute surveillance, doit être interdite dans les eaux internationales. Ces zones doivent devenir des sanctuaires interdits à la pêche. Même s’il existe des règles dans ces zones, dans la réalité, il est impossible de savoir ce que font les pêcheurs et dans quelles conditions les prises sont faites. Les quotas sont-ils respectés ? La sélectivité de leurs outils épargne-t-elle les espèces en danger ?

En eaux nationales, les chaluts peuvent être autorisés à pêcher avec des outils sélectifs sans contact avec les fonds marins et avec des outils n’écrasant pas les poissons.

Les techniques autorisées devraient être seulement : la senne, les casiers et la ligne. Ces techniques ne sont pas en contact avec le sol, sélectionnent les espèces, capturent les poissons vivants et non écrasés.

Pour le reste, les filets maillants dérivant ou calés, la drague, le chalut de fond (filet raclant le fond), la ligne de traîne, le chalut pélagique et la palangre dérivante doivent être interdits.

Ne pouvant compter sur les Etats et les grandes surfaces, le consommateur doit impérativement n’acheter que des poissons pêchés au casier, à la ligne de traîne / à la canne, à la senne, ou en ferme d’élevage biologique.

Les techniques de pêche au chalut éco-responsable et durable

Les espèces sont variées selon une culture en eau douce ou en eau salée : lien.

Les fermes d’élevage éco-responsables en mer

 

Le poisson d’élevage en mer doit être la solution pour préserver à long terme la biodiversité des fonds marins. La condition à ce chemin est de faire les choses en accord avec la nature, c’est-à-dire qu’aucuns vaccin, antibiotiques ou médicaments ne soient donnés à l’élevage. Cela implique que la densité d’individus de l’élevage doit rester modeste. Cette industrie doit travailler de manière responsable et en transparence totale.

Le problème principal de cette technique est la possible transmission de maladies à d’autres espèces sauvages marines. Egalement, les déchets tombant sous le bassin, sur le plancher marin est particulièrement peu nettoyé. Cela implique le développement de maladies et de l’attirance d’espèces par cet amas de nourriture et d’excréments.

Le développement de fermes d’aquaculture biologique (poissons, molusques, crustacés, algues) doit permettre de palier la suppression de la pêche hauturière. L’aquaculture selon Wikipédia : est le terme générique qui désigne toutes les activités de production animale ou végétale en milieu aquatique. L’aquaculture se pratique dans des rivières ou dans des étangs, en bord de mer. Vous trouverez plus de précision sur ce qu’est l’aquaculture sur le site web de la commission européenne (lien) ou sur la fédération des transformateurs et distributeurs bio (lien).

Pourquoi un poisson biologique est plus cher ? Il y a quatre raisons à cela. La première est la densité de poissons qui est plus faible pour chaque mètre cube d’eau, la rentabilité est donc moindre. Le deuxième point est le coût de la nourriture qui est plus élevé car elle est de meilleure qualité. Le troisième est le coût des contrôles par les organismes d’État, car l’éleveur doit prouver que sa production est sans produits chimiques, alors que les élevages conventionnels sont libres de polluer. Les contrôles en élevages conventionnels sont rares, alors que c’est eux qui contaminent la chaine alimentaire et les cultures. Et enfin, l’éleveur biologique doit obligatoirement avoir au moins un label de certification afin de pouvoir justifier le coût de production et le prix de vente plus élevés de son produit.

La pêche à pied

 

Ce type de pêche qui est la plupart du temps réalisé par des amateurs peut être très néfaste aux ressources. En effet, il existe des quotas à respecter et des techniques. Il est interdit de retourner les pierres afin de trouver des crabes ou coquillages. Chaque pierre peut représenter un habitat pour une espèce; si la pierre est retournée, l’habitat est détruit !

La taille des coquillages à ramasser est aussi réglementée ! Et certaines zones sont polluées, et il est interdit de pêcher sous peine d’être gravement malade.

Par exemple, ce site peut vous renseigner sur les zones autorisées (lien) et les règles à respecter (lien).

Le poisson d’élevage en pisciculture en bassin fermé

 

Il existe d’autres méthodes qui permettent de ne pas influer sur le milieu marin. Il s’agit des fermes d’élevage en bassin fermé.

Un exemple de bassins d’eau douce couplés à de la culture maraichère hors-sol : lien. Cette polyculture est prometteuse, car elle permet de multiplier les revenus de l’activité de maraîchers grâce à la vente de poissons. L’eau est ainsi recyclée en circuit fermé, sans gaspillage.

La culture simple en bassin seul ou en étang est plus classique. La culture en étang est adaptée à des poissons se nourrissant exclusivement ou partiellement avec le milieu biologique de l’étang.

LES PRINCIPAUX RESPONSABLES

  • Intermarché (Groupe les Mousquetaires) qui réalise 50% des prises en eaux profondes françaises
  • Les centrales d’achats des grandes surfaces (Carrefour, Casino, Leclerc, Auchan, …)
  • Les patrons de chaluts indépendants
  • Les consommateurs ne s’informant pas des conséquences de leurs achats
  • Les Etats préférant ne pas fâcher les travailleurs du secteur afin d’éviter tout blocage ou manifestations
  • Les pêcheurs peu scrupuleux n’hésitant pas à pêcher dans les zones protégées internationales ou nationales

L’ESSENTIEL DES LIENS UTILES

Le suivi des routes de pêche des chaluts : Global Fishing Watch.

Le trafic maritime en temps réel, avec le filtre sur les navires de pêche : Marine Traffic.

Sea Shepherd pour leurs initiatives inaltérables en faveur de la protection du monde marin : Sea Shepherd.

Les MPA (Zone Protégées Marines) aux USA : NOAA. Carte mondiale des MPA : Atlas of Marine Protection.

LES RESPONSABILITÉS 

Les êtres humains

La course aux prix des grandes surfaces tire l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement vers le bas. Le faible contrôle et la faible exigence environnementale de la pêche détruisent simplement la vie. Le prix (la monnaie) qui est virtuel (inventé par l’Homme) prend le dessus sur la vie qui est réelle et dont sa subsistance est menacée par la soif au profit de quelques-uns. L’absence de connaissance, de savoir et de volonté de s’informer / d’apprendre qui peut caractériser certains êtres humains par un souci de facilité, de temps ou d’éducation dès le plus jeune âge, est préoccupant pour les futures générations vivant sur la planète.

Les hommes et femmes politiques

La vie politique qui régie les règles de la vie commune sur Terre oublie dans sa grande majorité l’aspect durable et environnemental. Mieux vaut faire des promesses d’emplois et de maîtrise du budget que de s’engager physiquement dans la bataille du respect environnemental qui remet en question les habitudes des êtres humains.

ONG DE PROTECTIONS DES OCÉANS et OUTIL DE LOCALISATION DES NAVIRES EN DIRECT

Bâteau Steve Irwin de Sea Shepherd

SEA SHEPHERD

Établie en 1977 par le capitaine Paul Watson, Sea Shepherd est une ONG protégeant activement le braconnage en mer. La mission la plus active a été la bataille contre la pêche commerciale de la baleine par le Japon sous couvert scientifique. Face au mutisme et à l’inaction des pays signataires du moratoire, Sea Shepherd est allée seule faire face à cette pêche illégale.

Cette ONG est la plus active au monde par l’action grâce à ses nombreux navires et ses militants.

Les zones de pêche mondiales

GLOBAL FISHING WATCH

Plus de 300’000 navires de pêche sont répertoriés par Global Fishing Watch, lancé en 2016. Pour traquer les navires n’utilisant pas de GPS, les satellites viennent en aide aux autorités ou associations pour identifier les navires fantômes grâce à la lumière qu’ils émettent de nuit. Cette initiative financée par Leonardo Di Caprio, activiste mondial important pour la préservation de l’environnement, permet de localiser les zones protégées et de repérer les navires braconniers.

Cet outil a pour objectif d’aider les autorités à intercepter la pêche illégale.

Carte du trafic marin en live pour les chaluts

TRAFIC LIVE PECHE MARITIME

Cette application est complémentaire à Global Fishing Watch. Marine Trafic indique presque en live la position des navires avec leur nom. Il est donc facile de prendre sur le fait un navire opérant dans des zones protégées et d’étudier les conséquences de leurs actions. L’armateur et le port d’attache seront aussi identifiables grâce à Marine Trafic.

Cet outil, gratuit partiellement, est une base de données très utile pour Humming-Earth et les actions que nous décidons.

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des prises sont issues de pêche illégale ou non déclarée